Les phares racontent l'histoire de la navigation à travers leurs formes et leurs techniques de construction. Certains remontent à l'époque romaine, comme la Tour d'Hercule en Galice, un édifice du IIe siècle toujours en fonction. D'autres datent du Moyen Âge, tel le phare de Hook en Irlande avec ses murs de pierre de six mètres d'épaisseur. Les époques suivantes ont laissé leurs marques sur les côtes, du phare de Kõpu en Estonie, érigé en 1531, jusqu'aux constructions du XIXe siècle qui jalonnent les rivages d'Amérique du Nord. Ces tours se dressent dans des environnements très différents. Le phare du cap Hatteras se reconnaît à ses bandes noires et blanches en spirale sur la côte de Caroline du Nord. Celui de Peggy's Point surgit des rochers de granit de Nouvelle-Écosse. Plus au sud, le phare Les Eclaireurs veille sur une petite île du canal Beagle, près d'Ushuaia. En Europe, le phare de Lindau possède une horloge visible depuis le lac de Constance, tandis que celui de Fanad Head marque l'entrée d'un fjord irlandais. Chacun répond aux conditions locales, qu'il s'agisse des falaises, des récifs ou des entrées de port.
Le phare du cap Hatteras a été construit au milieu du XIXe siècle sur les rivages sablonneux de Caroline du Nord. La structure en brique s'élève à environ 60 mètres de hauteur et porte des bandes noires et blanches en spirale qui enveloppent tout son corps. Ce motif aidait les marins à repérer le phare de loin, même en plein jour. La côte ici est connue pour ses courants puissants et ses eaux peu profondes, ce qui faisait de cette tour un point de repère important pour la navigation. Dans les années 1990, le phare a été déplacé d'environ huit cents mètres vers l'intérieur des terres pour le protéger de l'érosion. La plage autour de la structure attire aujourd'hui de nombreux visiteurs qui montent dans la tour ou profitent simplement de la vue sur l'Atlantique.
Ce phare se dresse sur du granit nu qui sort du rivage de l'Atlantique. Son extérieur rouge et blanc contraste avec la pierre, deux surfaces lisses contre la roche brute. La tour reste basse sur l'eau, mais sa position suffit à guider les navires. Autour de la base, des blocs rocheux reçoivent les vagues et les embruns de l'océan. Un chemin étroit mène à la porte d'entrée tournée vers l'intérieur des terres. Depuis le bord du promontoire, on voit l'eau s'étendre jusqu'à l'horizon. Les visiteurs qui viennent ici marchent sur les surfaces rocheuses polies par l'usure et s'arrêtent souvent pour photographier la lumière ou regarder l'océan.
La Tour d'Hercule est le plus ancien phare en activité au monde. Cette construction romaine du deuxième siècle se dresse sur un promontoire rocheux en Galice et sert de repère aux navires depuis près de deux mille ans. La tour s'élève à environ cinquante mètres et a été restaurée en profondeur au dix-huitième siècle, tout en conservant son noyau romain intérieur. On peut gravir l'escalier en colimaçon à l'intérieur, en longeant d'épais murs de pierre qui ont résisté à des siècles de vent et de tempêtes atlantiques. Du sommet, on observe une large vue sur la côte et la mer ouverte, là où passaient jadis les navires marchands romains.
Ce phare de brique rouge se dresse sur la pointe sud de l'île Mount Desert depuis 1858 et marque l'entrée de la baie de Blue Hill. La petite maison du gardien occupe une hauteur où les falaises de granit descendent vers l'eau. La tour elle-même mesure environ huit mètres et porte une lanterne noire. Par temps clair on aperçoit les collines de la côte et les îles plus petites dans l'eau. Les bateaux passent près des rochers quand ils entrent dans la baie. Le sentier qui mène au pied des falaises descend par des marches irrégulières entre des pins et des lichens qui poussent sur le granit. À marée haute les vagues frappent directement la roche, à marée basse la mer se retire loin et laisse apparaître des algues et des coquillages.
Ce phare se dresse depuis 1791 sur un rocher qui domine la baie de Casco et avertit les navires de la côte dangereuse. Les murs de pierre s'élèvent depuis la roche nue tandis que les vagues se brisent à la base. La tour marque l'entrée de Portland et compte parmi les phares en activité continue les plus anciens de la côte atlantique. La peinture blanche tranche avec la roche grise, et la maison du gardien attenante se trouve derrière de bas murs de pierre. Par temps clair, on voit à travers la baie ouverte jusqu'aux îles au large.
Le phare de Kõpu guide les navires dans le golfe de Finlande et la mer Baltique depuis 1531. Ses murs épais de calcaire et de pierres de champ résistent aux tempêtes depuis près de cinq siècles. La tour carrée se dresse sur une colline boisée de l'île de Hiiumaa, dominant le paysage environnant. De là, la vue porte loin sur la mer ouverte où se croisent les routes commerciales. La construction rappelle une forteresse médiévale, avec de petites fenêtres et des murs massifs qui servaient à l'origine de protection contre les attaques. À l'intérieur, un escalier étroit monte jusqu'à l'endroit où les gardiens entretenaient autrefois le feu. Aujourd'hui, ce phare continue de marquer la côte pour les marins qui voyagent entre la Suède, la Finlande et l'Estonie.
Ce phare rouge et blanc se dresse sur une petite île du canal Beagle et témoigne de l'histoire de la navigation au point le plus austral du continent. Visible depuis l'eau, il marque le passage dans une région isolée façonnée par des rochers bas et des courants froids. Sa position en fait un repère pour les bateaux qui traversent ce canal étroit, où le vent et les vagues représentent des défis constants.
Ce phare marque depuis 1817 l'entrée du Lough Swilly et se dresse sur une falaise de la péninsule de Fanad. La tour blanche a été construite après plusieurs naufrages survenus dans cette région. La construction se compose de murs de pierre épais qui résistent au vent et aux tempêtes qui balayent régulièrement la côte nord. Une maison de gardien de la même époque se tient à côté de la tour. Depuis la falaise, la vue s'ouvre sur la baie marine et les collines environnantes. Le chemin vers le phare traverse un paysage d'herbe et de rochers où paissent des moutons. La lumière tourne encore aujourd'hui et envoie son signal à travers l'eau.
Ce phare se dresse à l'entrée du port de Lindau et porte une horloge sur sa face tournée vers le lac depuis sa construction au dix-neuvième siècle. La tour atteint trente-trois mètres de hauteur, ce qui la rend visible depuis le lac de Constance. La construction associe la fonction de navigation maritime à la mesure pratique du temps pour les navires et les habitants du rivage. Sa position à l'entrée du port montre l'importance de ce point pour la navigation sur le lac.
Le phare de Hook a été construit à l'époque médiévale et se dresse depuis lors à la pointe de la péninsule du comté de Wexford. Ses murs de pierre atteignent six mètres d'épaisseur et portent encore aujourd'hui la tour, qui s'élève sur plusieurs niveaux. La méthode de construction répond aux exigences d'une côte où le vent et les vagues frappent la roche depuis des siècles. Des moines ont d'abord entretenu ici un feu de signalisation, avant que la tour ne prenne sa forme actuelle. Vu de l'extérieur, le phare de Hook montre un bâtiment massif qui porte peu d'ornements et se concentre entièrement sur sa fonction. À l'intérieur, un escalier en colimaçon monte à travers les étages. Ceux qui visitent le phare de Hook découvrent l'un des plus anciens signaux maritimes encore en activité en Europe et comprennent comment les hommes du Moyen Âge cherchaient à guider les navires sur leur route.
Ce phare a été achevé en 1796 et reste le premier construit sur Long Island. La construction s'élève sur une falaise rocheuse, au point le plus oriental de l'île, là où l'Atlantique rencontre le rivage. La tour octogonale est faite de grès et atteint environ 33 mètres de hauteur, portant son faisceau depuis plus de deux siècles. Les vagues de l'océan ont érodé le sol sous la falaise au fil du temps, ce qui a conduit à bâtir des murs de pierre pour protéger le terrain. Du sommet, on voit la mer ouverte jusqu'à l'horizon et la côte rocheuse qui s'étend vers l'ouest. La lumière a guidé d'innombrables navires à travers le passage dangereux autour de la pointe. Le vent façonne cet endroit, et même les jours calmes l'atmosphère reste puissante.
Ce phare se dresse sur un cap de la côte du Devon, où la roche tombe brusquement vers la mer. La tour blanche se détache contre le ciel, tandis que l'eau se brise sur les rochers en contrebas. Construit dans les années 1830, il appartient à la longue série d'aides à la navigation que des ingénieurs anglais ont érigées le long de côtes dangereuses au cours du dix-neuvième siècle. Le phare de Start Point se trouve dans un paysage qui s'étend entre mer ouverte et collines vertes, où des sentiers parcourent les falaises et où le vent souffle sans relâche.
Le phare de Point Loma domine le Pacifique depuis 1855 et indiquait l'entrée de la baie de San Diego. Il se trouve sur une colline à plus de cent mètres au-dessus de l'eau, là où la lumière guidait autrefois les navires le long de la côte. Les gardiens vivaient ici avec leurs familles dans des pièces aménagées dans la structure de la tour. Plus tard, il a été remplacé par un autre phare plus proche du niveau de la mer, car le brouillard et les nuages masquaient souvent le faisceau. Aujourd'hui, on peut parcourir les salles conservées et voir comment vivaient ceux qui tenaient cette station maritime.
Ce phare s'élève à l'entrée du port de La Canée sur des fondations de l'époque vénitienne. Les Ottomans ont construit l'édifice au XVIe siècle. Sa forme rappelle celle d'une tour de mosquée élancée avec une base en pierre et une partie supérieure octogonale. La lumière éclaire les jetées du vieux port, où les pêcheurs étendent leurs filets et où accostent les ferries. Les pierres montrent les différentes phases de construction qu'a traversées cette tour, tandis que les maisons de la vieille ville vénitienne bordent le bassin portuaire.
Le phare Punta Penna se dresse sur la côte des Abruzzes depuis 1906, peint de bandes rouges et blanches qui courent sur toute sa hauteur. Ce motif géométrique aidait les navires à reconnaître le repère le long de ce tronçon de l'Adriatique. Vu du sol, la tour paraît haute et étroite contre le ciel. La structure compte parmi les phares les plus hauts du pays et marque l'entrée du port de Vasto. Autour de la base, le paysage est plat, avec des plages et une végétation basse qui font paraître le phare encore plus haut.
Le phare Sambro marque l'entrée du port d'Halifax depuis 1758. La tour se dresse sur un tronçon rocheux de la côte avec des murs de pierre qui envoient des feux rouges et blancs sur l'eau. Pêcheurs et navires marchands se fiaient à ce signal au dix-huitième siècle, lorsque les autorités coloniales britanniques ordonnèrent sa construction. Les murs épais ont résisté aux tempêtes et à l'air salé pendant plus de deux siècles. Aujourd'hui, le phare guide encore les navires dans les eaux qui bordent la Nouvelle-Écosse tandis que sa forme rappelle les débuts de la navigation organisée sur cette côte atlantique.
Le phare de St Mary's se dresse sur une petite île au large de la côte de Tyne and Wear, relié au continent par une chaussée de huit cents mètres qui apparaît à marée basse. Cette tour blanche s'inscrit dans une collection qui retrace l'évolution de la navigation à travers ses constructions. La structure se tient entre falaises et marées, là où l'eau dicte les règles. Quand la mer se retire, on peut rejoindre l'île à pied. Quand elle monte, il faut prendre le bateau. La forme simple de ce phare montre comment l'architecture répond aux exigences de la mer ouverte sans ornement superflu.
Cette tour marque l'entrée du détroit qui sépare le continent australien de la Tasmanie depuis les années 1890. La structure blanche s'élève à environ 34 mètres au-dessus de la côte du Victoria et a été bâtie en brique. Les navires prenaient autrefois leur position depuis ce point quand ils traversaient les eaux parfois agitées du détroit de Bass. Le bâtiment se dresse sur un promontoire et reste visible depuis la mer. Il rappelle comment la navigation côtière s'organisait à la fin du XIXe siècle.
Ce phare de 1913 se dresse sur une falaise de la côte nord et regarde vers le Pacifique. La position à Kauai montre comment la navigation au début du XXe siècle a rendu plus sûres les eaux dangereuses autour des îles hawaïennes. La tour appartient à l'histoire de la navigation dans le Pacifique, où les navires en route entre l'Asie et l'Amérique avaient besoin de repères. Depuis la falaise, on voit l'océan frapper les rochers et façonner le littoral. Le phare rappelle que même les îles éloignées faisaient partie de routes commerciales plus vastes.
Ce phare blanc de 1938 s'élève sur les remparts d'un ancien fort néerlandais, là où les fortifications rencontrent l'océan Indien. La tour se dresse à l'intérieur du fort de Galle, un espace qui conserve encore les traces de l'époque coloniale européenne. Depuis les remparts, on observe la mer, tandis que les bâtiments du fort se serrent derrière les épais murs de pierre. Le phare marque la pointe de la presqu'île, où les navires ont suivi les routes commerciales pendant des siècles.
Le phare de Byron Bay a été construit en 1901 sur une falaise qui marque le point le plus oriental du continent australien. Cette structure blanche de navigation se dresse sur un promontoire rocheux où l'océan Pacifique rencontre la côte de Nouvelle-Galles du Sud. De là, la vue s'étend sur l'eau libre, tandis que des baleines passent au large pendant leur migration. Les terres environnantes se composent de prairies et de buissons bas qui ploient sous le vent. Un sentier mène du centre des visiteurs jusqu'à la tour, longeant des endroits où des dauphins apparaissent parfois dans l'eau en contrebas. La lentille à l'intérieur continue de tourner, envoyant son signal à travers la mer. Les randonneurs viennent ici pour ressentir l'étendue et atteindre le point où l'Australie cède la place à l'océan.
Ce phare de 1900 se dresse au sommet d'une dune mouvante qui menace d'engloutir la structure, abandonnée depuis 1968. La côte du Jutland change de visage sous l'effet du vent et des vagues, et le sable grimpe d'année en année le long des murs. Le bâtiment se trouvait autrefois plus loin de la mer, mais l'érosion a rongé la falaise et poussé les dunes plus près. Aujourd'hui, seule la partie supérieure de la construction émerge du sable. Les alentours paraissent nus et infinis, avec des pentes couvertes d'herbe et l'horizon ouvert de la mer du Nord.
Ce phare se dresse sur une falaise au-dessus de l'Atlantique et marque le point le plus occidental de l'Europe continentale. Construit en 1772, il envoie son signal à travers les vagues tandis que la mer se fracasse contre les rochers en contrebas. Son emplacement en fait un point de repère pour les navires qui longent la côte portugaise, là où le continent se termine et où l'océan commence.
Le Phare des Poulains fut érigé en 1868 sur un îlot rocheux relié à Belle-Île-en-Mer par une bande de terre étroite. La tour se dresse au-dessus de la côte bretonne, où le vent et les marées modifient sans cesse les conditions de passage. Le terrain autour du phare se compose de pierres anguleuses et d'une végétation rase adaptée au climat salin. Par temps calme, la traversée vers l'île se fait à pied, tandis que lors des tempêtes les vagues coupent la liaison. Cette construction fait partie des repères maritimes édifiés le long de la côte atlantique française au cours du dix-neuvième siècle.
Le phare de Cordouan fut construit entre 1584 et 1611 et montre une architecture Renaissance avec des décorations sculptées et une chapelle royale. La construction se dresse sur une île rocheuse dans l'estuaire de la Gironde et sert la navigation depuis plus de quatre siècles. La chapelle à l'intérieur était un élément inhabituel pour un phare et témoigne de l'importance accordée à cet édifice. Le travail de la pierre associe fonction maritime et architecture représentative de la fin du seizième siècle.
Ce phare présente une conception octogonale de 1918 et se dresse à l'extrémité ouest de la péninsule au-dessus du port de pêche. La construction à huit pans était une forme répandue dans l'architecture maritime de l'époque. Depuis l'entrée du port, la tour blanche sert de point de repère fixe pour les bateaux de pêche qui vont et viennent chaque jour.
Cette tour de pierre de 1832 se dresse sur un rocher isolé dans la baie de Douglas et servait de refuge aux marins naufragés. La construction suit une ancienne tradition d'aides à la navigation qui permettaient aux marins de se repérer par des signaux lumineux, mais aussi de trouver un abri après un naufrage. Sa position sur le rocher montre comment les hommes du dix-neuvième siècle ont tenté de faire face aux dangers de la mer d'Irlande. À marée basse, les fondations apparaissent plus nettement, tandis qu'à marée haute l'eau atteint la base. Depuis la côte, la tour se tient comme une sentinelle au-dessus de l'eau, témoin des solutions pratiques qu'exigeait la vie en bord de mer.
Cette tour de 1952 domine le port et a remplacé le phare colonial britannique détruit pendant la guerre. La construction blanche marque l'entrée du port et se dresse là où l'ancien signal accomplissait autrefois son service. Le bâtiment s'inscrit dans une histoire qui parle de la fin de l'époque coloniale et de la reconstruction après les années de guerre.
Ce phare se dresse depuis 1880 sur la côte de la péninsule gaspésienne et marque l'entrée de la baie depuis le golfe du Saint-Laurent. Sa tour blanche s'élève sur une pointe de terre où le vent et les vagues façonnent le rivage. La structure a été construite pour guider les navires à travers ce passage souvent couvert de brouillard. Le bâtiment montre les méthodes de construction maritime du XIXe siècle dans cette région. De là, on embrasse l'étendue de l'eau et on observe comment la lumière se déplace sur la baie. Le lieu donne une idée de la vie des gardiens qui travaillaient ici autrefois et surveillaient le trafic maritime.
Le phare de Langara se tient depuis 1913 sur la pointe nord de l'archipel Haida Gwaii et guide les navires à travers les eaux entre la Colombie-Britannique et l'Alaska. La tour blanche surveille un tronçon de côte où l'océan Pacifique apporte des courants inattendus et un brouillard fréquent. Les pêcheurs et les cargos comptent sur cette lumière depuis plus d'un siècle lorsqu'ils passent les îles les plus septentrionales. La solitude du lieu façonne le paysage : roches brutes, vagues qui se brisent contre les falaises, et derrière la forêt pluviale tempérée d'un vert dense.