Marrakech révèle son histoire à travers ses palais, ses jardins et ses édifices religieux qui se répartissent entre la médina et les quartiers alentour. Ce parcours traverse les lieux qui ont marqué l'évolution de la ville depuis le XIe siècle : la mosquée Koutoubia avec son minaret du XIIe siècle, le palais de la Bahia aux salles ornées de mosaïques, les tombeaux Saadiens et leurs colonnes de marbre, ou encore la médersa Ben Youssef où l'on observe les techniques de décoration du XVIe siècle. Les jardins historiques comme ceux de la Ménara ou le jardin Majorelle, avec ses cactus et ses bâtiments bleus, offrent des pauses au milieu de la ville. Les musées installés dans d'anciens palais présentent des collections de textiles, de boiseries et d'objets artisanaux. Chaque lieu raconte une période différente de Marrakech, du temps des dynasties aux transformations plus récentes.
Ce palais fut construit au XIXe siècle pour un ministre du Sultan. Ses salles présentent des mosaïques géométriques en zellige et des plafonds en bois de cèdre ouvragés dans les ateliers de la ville. Les cours intérieures ouvrent sur des jardins plantés d'orangers. On traverse des pièces de tailles différentes, certaines destinées à recevoir des invités, d'autres à la vie familiale. Les murs sont couverts de stucs qui mêlent motifs végétaux et inscriptions calligraphiques.
Le jardin Majorelle se trouve dans le quartier Guéliz et rassemble une collection de cactus, palmiers et bambous venus de différentes régions. Le peintre français Jacques Majorelle a créé ce jardin dans les années 1920 et peint les bâtiments dans un bleu cobalt intense qui porte désormais son nom. Yves Saint Laurent et Pierre Bergé ont racheté la propriété en 1980 et restauré les lieux. Un petit musée installé dans l'un des pavillons bleus présente des textiles et objets d'Afrique du Nord. Les allées traversent une végétation dense, longent des bassins où se reflète le bleu des murs.
La mosquée Koutoubia date du 12e siècle et se repère dans toute la ville grâce à son minaret de 69 mètres de haut. La façade porte des motifs mauresques et des travaux de pierre caractéristiques de cette époque. Le bâtiment compte parmi les plus anciens de la ville et montre l'architecture de la dynastie almohade. Depuis l'extérieur, on observe les blocs de pierre brun rouge et les arcs au niveau des ouvertures. Le minaret a servi de modèle à d'autres tours dans la région. La mosquée est entourée d'une place ouverte où habitants et voyageurs se retrouvent et contemplent le bâtiment.
Cette ville ancienne du XIe siècle se déploie derrière ses remparts et rassemble ateliers, mosquées et ruelles marchandes. Les rues étroites relient les quartiers d'habitation aux lieux où travaillent forgerons, tanneurs et menuisiers. On circule dans des passages ombragés, devant des boutiques ouvertes qui vendent épices, tissus et objets en métal. Le palais de la Bahia et la médersa Ben Youssef se trouvent dans ce réseau de venelles qui conservent la même organisation depuis des siècles. Le soir, les habitants se regroupent sur de petites places pendant que les odeurs de cuisine de rue flottent dans l'air.
Le palais El Badi a été construit au XVIe siècle et constitue aujourd'hui l'un des grands sites historiques de Marrakech. Les vastes cours sont traversées par des bassins rectangulaires qui rythmaient autrefois l'ensemble du complexe. Sur les murs subsistent des traces des décorations d'origine : restes de stuc, fragments de carreaux de céramique et encoches qui montrent comment les surfaces étaient ornées. Depuis le toit, on embrasse toute l'étendue du complexe et les toits de la médina. Des cigognes nichent sur les crêtes des murailles, et le vent porte jusque dans les cours ouvertes les bruits de la ville.
Le parc national du Toubkal couvre une chaîne montagneuse avec des sommets qui dépassent 4000 mètres, dont le Jebel Toubkal, la plus haute montagne d'Afrique du Nord. Le paysage alterne entre parois rocheuses, vallées profondes et versants où des villages berbères s'accrochent aux pentes. Des sentiers traversent des forêts de genévriers et longent des torrents jusqu'aux points de départ pour les ascensions. En été, les randonneurs montent des plaines pour fuir la chaleur, tandis qu'en hiver la neige recouvre les hauteurs. Les villages offrent des hébergements simples et servent de base pour des randonnées de plusieurs jours dans les montagnes.
Les Jardins de la Ménara sont des jardins historiques du XIIe siècle, parmi les plus anciens espaces verts de Marrakech. Le grand bassin rectangulaire est entouré d'oliveraies et alimentait autrefois les jardins royaux. Le pavillon aux tuiles vertes a été construit au XIXe siècle et offre une vue sur les montagnes de l'Atlas en arrière-plan. Ces jardins montrent l'art horticole traditionnel marocain et sont encore fréquentés par les habitants qui viennent y marcher et se reposer à l'ombre des arbres. Le système d'irrigation date de l'époque almohade et fonctionne toujours selon des principes anciens.
Le site funéraire rassemble des colonnes en marbre, des sculptures en cèdre et des décorations en stuc. Environ 60 membres de la dynastie saadienne, qui a gouverné Marrakech entre le XVIe et le XVIIe siècle, y reposent. L'ensemble est resté fermé plusieurs siècles avant sa redécouverte au début du XXe siècle. Les tombes occupent deux pavillons principaux, entourés d'un jardin avec des massifs de roses. Les murs présentent des motifs géométriques et des calligraphies. La lumière pénètre par des ouvertures étroites et met en valeur les détails sculptés.
Cette école théologique du XVIe siècle présente des travaux en bois de cèdre et des surfaces couvertes de carreaux aux motifs géométriques. Les cours intérieures portent des inscriptions en arabe qui reproduisent des versets du Coran. L'étage supérieur contient des chambres où vivaient les étudiants jusqu'au XXe siècle. L'architecture combine des traditions nord-africaines avec des éléments mauresques venus d'Andalousie, comme on en trouve dans d'autres bâtiments de la ville.
Le Musée Dar Si Saïd présente l'artisanat marocain dans un palais du XIXe siècle situé dans la médina. La collection comprend des tapis de différentes régions du pays, des boiseries avec motifs sculptés, des bijoux et des vêtements traditionnels. On parcourt des cours avec mosaïques, des salles de réception aux plafonds peints et des jardins avec citronniers. Le palais a été construit pour un ministre du sultan et a servi ensuite de résidence avant de devenir musée. Les objets exposés proviennent de l'Atlas, de Fès et du sud marocain.
Ce palais du début du XXe siècle abrite aujourd'hui des céramiques, des objets du quotidien et des artisanats traditionnels provenant de différentes régions du Maroc. Les salles sont décorées de plafonds en bois sculpté et de stucs. Dans la cour, des citronniers et des fontaines offrent de l'ombre et un lieu de repos. La collection comprend des tapis, des bijoux et des vêtements historiques. On peut traverser les pièces et voir comment le bâtiment se présentait avant la restauration et comment il sert aujourd'hui de musée.
La Jamaâ El Fna est une place centrale au cœur de la médina qui sert de lieu de rassemblement depuis le XIe siècle. Durant la journée, des vendeurs proposent épices, jus d'orange frais et fruits secs, tandis que musiciens, conteurs et acrobates se répartissent sur la place à l'approche du soir. Les vendeurs de nourriture préparent viandes grillées, soupes et plats marocains dans leurs cuisines ouvertes, avec la fumée qui monte dans l'air. Les visiteurs s'installent sur des bancs simples, entourés de personnes de tous âges. La place change selon l'heure : calme matinal, mouvement l'après-midi, animation en soirée. La mosquée Koutoubia s'élève à proximité, son minaret visible depuis différents points. La Jamaâ El Fna forme un centre animé de Marrakech, où se croisent quotidien et tradition.
Ce palais restauré du XIXe siècle présente l'art du jardin islamique avec des canaux d'eau géométriques et des plantes méditerranéennes. Le Jardin Secret se situe dans la médina de Marrakech et appartient aux lieux qui reflètent comment la ville a évolué au fil des siècles. Le palais montre les techniques de l'horticulture marocaine où l'eau circule dans des bassins rectangulaires et la végétation suit des motifs traditionnels. L'ensemble comprend deux espaces de jardin : un jardin exotique avec des plantes de différents climats et un jardin islamique qui suit les principes classiques. L'architecture du palais montre les techniques de décoration du XIXe siècle avec des éléments de bois sculpté et des plafonds peints qui rappellent la manière dont les résidences historiques de Marrakech étaient construites.
Cette place marchande traditionnelle se trouve au cœur de la médina et rassemble des vendeurs qui proposent des épices, des herbes séchées, des thés et des remèdes naturels de la région. Rahba Kedima conserve l'ambiance d'un ancien lieu de commerce où les habitants se retrouvent pour se ravitailler. Les étals présentent des pyramides de safran moulu, de cumin et de cannelle aux côtés de bouquets de menthe et de verveine. On y trouve aussi de l'huile d'argan, des pétales de rose et des produits utilisés dans la médecine traditionnelle. La place combine activité commerciale et pratiques qui remontent à plusieurs siècles, et s'inscrit dans l'histoire des souks de Marrakech qui accueillent marchands et voyageurs depuis l'époque médiévale.
Le Morocco Mall est un centre commercial moderne qui regroupe plus de 350 boutiques réparties sur cinq étages, avec un grand aquarium installé au centre du complexe. Le lieu montre une facette contemporaine de Marrakech, loin de la médina historique, et attire aussi bien les habitants que les voyageurs à la recherche de marques internationales ou d'un espace climatisé pour flâner. Les allées sont parcourues chaque jour par des familles, des adolescents et des visiteurs qui circulent entre les magasins, les restaurants et les cafés. L'aquarium central offre une pause dans l'expérience d'achat et se laisse observer par les enfants. L'ambiance reste calme et ordonnée, avec de larges passages et un éclairage frais qui contraste avec l'agitation des souks.
Cette maison se consacre à la photographie du Maghreb prise entre 1870 et 1950 et présente environ 4500 images historiques du Maroc. La collection documente la vie quotidienne, les paysages et l'architecture sur plusieurs décennies. Les photographies proviennent de voyageurs, de chercheurs et de photographes professionnels qui ont visité le Maroc à différentes époques. La Maison de la Photographie organise des expositions temporaires dans un riad traditionnel et offre une vue sur les toits environnants de la vieille ville depuis sa terrasse. Outre les tirages en noir et blanc, on trouve aussi des impressions en couleur anciennes et des cartes postales de la période coloniale qui donnent un aperçu du Maroc avant l'indépendance.
Ces jardins royaux du XIIe siècle s'étendent sur une grande superficie avec des arbres fruitiers, des oliveraies et d'anciens bassins d'eau. Les jardins Agdal ont été créés sous la dynastie almohade et servaient à la famille royale comme terrain agricole et lieu de retraite. On se promène entre des orangers, des citronniers et des grenadiers qui poussent en rangées régulières. Les bassins d'irrigation collectent l'eau des montagnes et la distribuent par un système de canaux. Certains jours, les jardins ouvrent aux visiteurs qui peuvent découvrir le calme entre les arbres et le système d'irrigation traditionnel.
Les murailles de fortification du XIIe siècle entourent la médina et parcourent plusieurs kilomètres à travers la ville. La maçonnerie rougeâtre en pisé forme une frontière entre les quartiers anciens et les secteurs plus récents. On accède au centre par plusieurs portes construites à différentes époques. Certaines portes sont sobres, d'autres portent des ornements en brique et en stuc. Les remparts font l'objet de renouvellements réguliers car la terre s'érode au fil du temps. À certains endroits, on distingue les couches ajoutées lors des différentes restaurations.
Ce quartier est né pendant le protectorat français et propose un rythme différent de celui de la vieille ville. De larges avenues bordées de palmiers traversent Guéliz, où des immeubles des années 1930 côtoient des commerces, des restaurants et des galeries d'art plus récents. La zone montre comment Marrakech s'est étendue au-delà des remparts de la médina au XXe siècle. L'architecture suit les modèles français de l'époque, avec des rues droites et des façades ouvertes. On y trouve des cafés avec terrasses, des magasins de vêtements et d'articles ménagers, ainsi que des espaces où habitants et visiteurs circulent sans les passages étroits des quartiers traditionnels.
Le musée Tiskiwin rassemble des objets d'Afrique du Nord et des routes commerciales du Sahara. La collection montre des textiles, des bijoux, des poteries et des outils provenant de différentes régions du Maroc et du Sahel. Les salles suivent un parcours de Marrakech à Tombouctou et ordonnent les pièces selon leur origine. On voit des couvertures de selle, des armes, des instruments de musique et des ustensiles domestiques qui reflètent la vie quotidienne et les rapports entre communautés sédentaires et nomades. Ce musée occupe une ancienne maison dans la médina et a été aménagé par un collectionneur néerlandais qui a réuni des objets pendant plus de 40 ans.
Le Dar Bellarj était autrefois un dispensaire pour cigognes et abrite maintenant un centre consacré à l'art marocain, à l'artisanat et aux programmes culturels. Le bâtiment se trouve dans la médina et garde sa fonction d'origine vivante dans son nom – bellarj signifie cigogne en arabe. Les pièces autour de la cour centrale présentent des expositions tournantes d'artistes contemporains du Maroc et accueillent des ateliers pour les métiers traditionnels comme le tissage, la poterie et la sculpture sur bois. Les visiteurs peuvent observer les artisans au travail et découvrir les techniques transmises depuis des générations.
Cette mosquée du XIIe siècle présente des colonnes arabes, des mosaïques géométriques et une grande cour avec salle de prière. La construction fait partie des premiers sites religieux qui ont façonné le Marrakech médiéval. L'agencement suit les schémas classiques de l'architecture islamique, avec des cours intérieures pour les rassemblements et des salles décorées pour la prière.
Cette fondation privée rassemble de l'art moderne du Maroc et d'autres pays dans une ancienne installation industrielle. La Fondation Montresso organise des expositions temporaires dans de grandes salles où l'on observe des peintures, des sculptures et des installations contemporaines. À côté des galeries se trouvent des ateliers où des artistes travaillent sur leurs projets. On peut parcourir les espaces d'exposition et découvrir différentes approches artistiques. Le bâtiment montre une architecture industrielle du XXe siècle avec de hauts plafonds et de la lumière naturelle. La fondation organise aussi des événements et des rencontres avec des artistes. Ce lieu relie la production de nouvelles œuvres à la présentation de pièces déjà réalisées.
Cette porte du XIIe siècle se dresse au sud de la mosquée Koutoubia et menait autrefois à la kasbah royale. Bab Agnaou a été construite en grès rougeâtre et présente des versets coraniques en écriture coufique sur sa façade. L'arc est entouré de bandes gravées qui soulignent la maçonnerie traditionnelle. Les colonnes d'angle encadrent le passage, tandis que la partie supérieure est décorée de motifs géométriques. Cette porte constituait une entrée principale vers la zone du palais à l'époque médiévale et illustre le style de construction de la période almohade à Marrakech.
Le Musée de Marrakech occupe un ancien palais du XIXe siècle. La cour centrale se trouve sous une verrière, et les salles présentent des collections de céramiques, de boiseries, de monnaies anciennes et de vêtements traditionnels. Les murs portent des calligraphies et des motifs géométriques. On y voit des objets du quotidien, des tapis, des bijoux et des documents historiques. Des expositions temporaires complètent la collection permanente et introduisent différentes époques de la ville.